Au moins 43 morts dans un attentat visant les chiites à Sanaa

Sanaa - Au moins 43 personnes ont péri jeudi dans un attentat suicide dans le centre de Sanaa contre des sympathisants des rebelles chiites qui contrôlent la capitale yéménite depuis le 21 septembre, ont indiqué des médecins.

Il s'agit du plus grave attentat à Sanaa depuis mai 2012 lorsqu'une attaque, revendiquée par Al-Qaïda, contre un défilé militaire avait fait une centaine de morts.

L'attaque intervient dans un contexte politique très tendu puisque l'homme désigné mardi pour former un nouveau gouvernement, Ahmed Awad Mubarak, a démissionné dans la nuit après le rejet de sa nomination par les rebelles chiites. 

Par ailleurs, dans le sud-est du pays, vingt soldats ont été tués jeudi dans un attentat suicide à la voiture piégée imputé à Al-Qaïda.

L'attentat à Sanaa, commis par un kamikaze selon des sources concordantes, s'est produit à un barrage de contrôle sur la place Tahrir où des sympathisants des rebelles chiites s'apprêtaient à manifester, ont indiqué des témoins, ajoutant que de nombreuses billes d'acier jonchaient le sol.

Juste après l'attentat, la foule a couru dans toutes les directions tandis que certains tentaient de porter secours aux blessés. Un photographe de l'AFP a dit avoir vu les corps inanimés de quatre enfants.

La place s'est ensuite vite vidée et il ne restait que des chaussures abandonnées.

Un précédent bilan, donné par la télévision rebelle Al-Massirah, avait fait état de 32 morts.

Après la prise de Sanaa par les rebelles chiites le 21 septembre, le groupe sunnite extrémiste Al-Qaïda avait averti qu'il leur mènerait une guerre sans merci et avait revendiqué depuis plusieurs attaques contre eux.

Vingt soldats ont en outre été tués dans un attentat suicide à la voiture piégée près de la ville de Moukalla, dans le sud-est du Yémen, a indiqué à l'AFP un responsable militaire, revoyant à la hausse un bilan de dix morts.

Il a précisé qu'une voiture piégée conduite par un kamikaze d'Al-Qaïda avait explosé contre un barrage de contrôle de l'armée, à l'entrée ouest de Moukalla (chef-lieu de la province de Hadramout).

Une source médicale a confirmé un bilan de vingt morts.

Un char et deux véhicules de l'armée ont été détruits dans l'explosion, selon la source militaire.

Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa) a profité de l'affaiblissement du pouvoir central en 2011, à la faveur de l'insurrection populaire contre l'ancien président Ali Abdallah Saleh, pour renforcer son emprise dans le pays. Le groupe est notamment bien implanté dans le sud et le sud-est du Yémen.

Mercredi, dix policiers avaient été tués dans une série d'attaques, dont un attentat suicide, ayant visé des positions des forces de sécurité dans la ville de Baïda (centre).

Ces dernières violences surviennent sur fond de crise politique profonde. Le président Abd Rabbo Mansour Hadi a accepté dans la nuit la démission d'Ahmed Awad ben Mubarak, qu'il venait tout juste de nommer, sous la pression des rebelles chiites.

La formation d'un nouveau gouvernement était prévue par un accord de cessez-le-feu conclu le 21 septembre sous l'égide de l'ONU. 

En fin de matinée jeudi, sur la place Tahrir, des manifestants pro-houthis réclamaient le départ du président Hadi.

Source:http://www.romandie.com/news/Au-moins-43-morts-dans-un-attentat-visant-les-chiites-a-Sanaa/525562.rom